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Carburants : la remise de 30 centimes par litre à la pompe va être prolongée "jusqu'à mi-novembre"

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Elisabeth Borne a annoncé ce dimanche soir que la ristourne de 30 centimes par litre de carburant à la pompe serait prolongée jusqu'à mi-novembre. La Première ministre a appelé les salariés grévistes des raffineries TotalEnergies à "reprendre le travail".

Environ 30% des stations sont touchées par des ruptures, a indiqué Elisabeth Borne ce dimanche soir. Environ 30% des stations sont touchées par des ruptures, a indiqué Elisabeth Borne ce dimanche soir.
Environ 30% des stations sont touchées par des ruptures, a indiqué Elisabeth Borne ce dimanche soir. © Maxppp - Alexandre MARCHI

Alors que la grève dans les raffineries TotalEnergies se poursuit ce dimanche, le gouvernement a jugé "inacceptable" la poursuite du blocage "alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires". Dans le journal de 20h de TF1, Elisabeth Borne a annoncé que la remise à la pompe de 30 centimes par litre de carburant serait prolongée "jusqu'à mi-novembre". Ce dimanche, environ 30% des stations sont confrontées à des ruptures sur au moins un carburant.

L'essentiel 

  • 30% des stations éprouvent des difficultés sur au moins un carburant
  • La remise de 30 centimes par litre de carburant sera prolongée "jusqu'à mi-novembre", a indiqué Elisabeth Borne dans le JT de 20h de TF1
  • La Première ministre a appelé les salariés grévistes à "reprendre le travail" dans les raffineries et dépôts TotalEnergies
  • Gabriel Attal a jugé la poursuite de blocages "inacceptable", "alors même que des accords majoritaires ont été trouvés"
  • Un accord sur des augmentations salariales prévoyant une hausse des salaires de 7% a été conclu en fin de semaine entre la direction de Total et deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC
  • La CGT continue de réclamer 10% d'augmentation

Trois raffineries et cinq dépôts en grève

Actuellement, les grèves concernent trois raffineries (sur sept) et cinq gros dépôts (sur environ 200) et sont plus ou moins suivies selon les sites, indique le gouvernement ce dimanche. Il s'agit des sites TotalEnergies de Normandie (raffinerie et dépôt), Donges (raffinerie et dépôt), La Mède (bioraffinerie et dépôt), Flandres (dépôt) et Feyzin (dépôt, la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique). 

Seul un dépôt de TotalEnergies, celui de Flandres près de Dunkerque, a fait l'objet d'une réquisition lancée jeudi par le gouvernement. 

Au total ce dimanche, 30% des stations-service du pays sont affectées par la rupture d'au moins un de leurs produits, selon le gouvernement, contre 27% la veille. Face à cette "situation exceptionnelle", le gouvernement a pris deux arrêtés prolongeant jusqu'au 15 novembre l**'utilisation du gazole et du supercarburant SP95-E10 de "qualité été"**, au lieu de la "qualité hiver", généralement applicable à partir du 1er novembre dans les stations-service.

"Il faut passer aux réquisitions", a jugé le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, sur Radio J, estimant que "les 150 personnes des raffineries prennent les Français en otage". Selon le patron des patrons, "si on fait encore une semaine comme cela, avec ce type de pénurie d'essence, ça risque vraiment d'avoir un impact sur l'économie. Ce n'est pas une grève normale, le droit de grève a des limites".

Elisabeth Borne appelle à "reprendre le travail"

"Une négociation a eu lieu, ça n'est pas normal qu'une minorité de salariés continuent à bloquer le pays", a dénoncé Elisabeth Borne dimanche soir sur TF1_. "Il faut maintenant reprendre le travail". _

"Vous avez, je pense, plusieurs dizaines de millions de Français qui à un moment ou à un autre ont été confrontés à ces difficultés, soit de station fermée, soit de station devant laquelle il faut faire la queue pendant deux ou trois heures", avait déploré dimanche matin le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, lors du "Grand rendez-vous" Europe1/CNews/Les Echos. 

Il a jugé la poursuite de blocages "inacceptable", "alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires" chez TotalEnergies, estimant également qu'il faudrait "plusieurs jours avant que la situation s'améliore suffisamment pour que les Français le ressentent dans leur vie quotidienne" à la suite des réquisitions de personnels grévistes. 

La remise à la pompe prolongée

"Nous avons pris nos responsabilités avec des réquisitions", ce n'est pas un outil "banal" a souligné Elisabeth Borne, outil qui "ne peut être employé que lorsque l'on a un trouble à l'ordre public". La Première ministre n'exclue pas de nouvelles réquisitions en cas de "situations très tendues" dans les stations. Mais "a_vec les décisions qu'on a prise, les réquisitions"_ et les "décisions à venir" même si "ça met un peu de temps", "la situation va s'améliorer cette semaine" a promis la Première ministre. 

Concernant l'aide de 30 centimes par litre à la pompe, "nous allons prolonger cette remise sur les carburants jusqu'à mi-novembre", et Total également prolongera sa ristourne, a annoncé Elisabeth Borne, qui n'a pas précisé jusqu'à quand concernant cette seconde aide du groupe privé, actuellement de 20 centimes par litre. La prolongation de cette remise à la pompe intervient alors que prix moyen du litre de gazole vendu en stations-service a encore augmenté de 12 centimes la semaine dernière, selon des chiffres gouvernementaux. Le prix moyen est de 1,92 euro TTC, retrouvant son niveau de fin juillet.

La CGT de Total continue de réclamer 10% d'augmentation

Un accord sur des augmentations salariales a été conclu en fin de semaine avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC. L'accord prévoit une "enveloppe" globale de hausse des salaires du personnel du groupe TotalEnergies de 7%, dont 5% d'augmentation générale plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes. Il prévoit, en outre, une prime d'un mois de salaire, avec un plancher de 3.000 euros et un plafond de 6.000 euros.

La CGT continue elle à réclamer 10% correspondant à "l'inflation plus le partage" des bénéfices engrangés par l'entreprise pétrolière, à savoir 5,7 milliards de dollars pour le seul deuxième trimestre (5,8 milliards d'euros). Le syndicat compte poursuivre le mouvement jusqu'à mardi, journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé FO, Solidaires et la FSU.

Marche "contre la vie chère" et journée de grève interprofessionnelle

Ce dimanche, une marche contre "la vie chère et l'inaction climatique", à l'appel de la Nupes et de plusieurs organisations et associations, était organisée dans l'après-midi à Paris. 29.500 personnes y ont participé, selon un comptage indépendant.

Mardi, les salariés de plusieurs secteurs d'activité comme l'énergie, les transports ou la fonction publique sont invités par plusieurs syndicats à cette journée interprofessionnelle de mobilisation. Sud-Rail a d'ores et déjà annoncé son intention de poursuivre ce mouvement par une grève reconductible à la SNCF.

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