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Dijon : qui veut aller travailler en prison ?

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Pour casser les préjugés sur le monde carcéral, la maison d'arrêt de Dijon a ouvert ses portes à 300 collégiens, lycéens et étudiants ce mardi 4 avril. Une journée aussi pour expliquer le quotidien entre les cellules et peut-être approcher des futures recrues.

La maison d'arrêt de Dijon La maison d'arrêt de Dijon
La maison d'arrêt de Dijon © Radio France - Etienne Cholez

À quoi ressemble la vie dans les couloirs de la maison d'arrêt de Dijon ? 300 collégiens, lycéens et étudiants ont pu découvrir une partie de l'univers carcéral. Une manière aussi de parler de la diversité des métiers entre les cellules et espérer trouver de nouvelles recrues.

Casser les préjugés sur la prison

"On vous a déjà tiré dessus ?" lance un élève du collège de Marsannay-la-Côte à un ERIS (surveillant pénitentiaire spécialisé dans les situations d'urgence) qui montre comment porter un gilet pare-balles. "Jamais, répond le ERIS. Et dans tous les cas, c'est secret…"

Les collégiens se montrent très curieux des armes et de leur utilisation. Le simulateur d'évasion est l'attraction de la journée. Faustine, elle aussi élève du collège de Marsannay-la-Côte, doit incarner un surveillant pénitentiaire en haut d'un mirador durant une évasion. Elle tient une arme factice. Sur l'écran, un homme pointe un pistolet sur elle. Elle tire. Elle l'a eu. Faustine écoute tous les agents de la maison d'arrêt de Dijon avec attention : "Je suis très intéressée par ce qu'ils nous montrent. J'aimerais bien arrêter les méchants et faire que tout aille bien dans le pays."

Un peu plus loin dans la cour de la maison d'arrêt de Dijon, Nina et Naja, étudiante en BTS Communication à Auxonne sont un peu moins tentées par l'aventure : "C'est stimulant. Surtout le côté collectif. Mais c'est trop dangereux. On ne tiendrait pas deux heures !"

Théo, élève du collège de Marsannay-la-Côte, essaie une tenue d'intervention d'urgence en milieu carcéral
Théo, élève du collège de Marsannay-la-Côte, essaie une tenue d'intervention d'urgence en milieu carcéral © Radio France - Etienne Cholez

"Une prison, c'est comme une petite ville"

Beaucoup de questions tournent autour du quotidien des surveillants pénitentiaires. Luc (prénom modifié) prévient les élèves : "Dans l'administration pénitentiaire, on dit souvent qu'on n'y entre jamais par vocation. Mais une fois qu'on est dedans, on n'en sort plus."

Frédéric Liodenot a fait une grande partie de sa carrière en tant que surveillant pénitentiaire. Aujourd'hui, il est formateur pour tous les corps de métier présents au sein de la maison d'arrêt de Dijon : "Une prison, c'est comme une petite ville. La meilleure arme de défense, c'est la parole."

Le simulateur d'évasion de la maison d'arrêt de Dijon
Le simulateur d'évasion de la maison d'arrêt de Dijon © Radio France - Etienne Cholez

Cette petite ville accueille un peu plus de 300 détenus. Elle est prévue pour 200 détenus. Pour les encadrer, il n'y a pas que les surveillants pénitentiaires. Guillaume Piney, directeur interrégional des services pénitentiaires pour les régions Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire liste les différents métiers au sein de la maison d'arrêt : "On a des techniciens de maintenance, des cuisiniers, des psychologues, un service de communication…" Autrement dit, chacun peut trouver sa voix en prison.

Guillaume Piney estime qu'il faut entre 1.000 et 1.500 embauches par an en France pour répondre au besoin de personnel de l'administration pénitentiaire. Ces journées de découverte pour le grand public sont donc un bon moyen "de recruter le plus largement possible et devenir encore plus robuste pour affronter l'avenir."

Guillaume Piney, directeur interrégional des services pénitentiaires pour les régions Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire
Guillaume Piney, directeur interrégional des services pénitentiaires pour les régions Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire © Radio France - Etienne Cholez

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