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Vendanges 2023 : "c'est très, très bien parti"

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Les premiers coups de sécateurs en Bourgogne ont démarré ce vendredi 25 août dans le sud de la région, sur les parcelles de Crémant. Et ça va monter en puissance. Comment ça se présente pour nos viticulteurs ? Pour faire le point, on reçoit le président de la CAVB.

Thiébault Huber, le président de la CAVB, confédération des appellations et vignerons de Bourgogne Thiébault Huber, le président de la CAVB, confédération des appellations et vignerons de Bourgogne
Thiébault Huber, le président de la CAVB, confédération des appellations et vignerons de Bourgogne © Radio France - Stéphanie PERENON

France Bleu Bourgogne - Thiébault Huber, les vendanges, est-ce que c'est toujours un moment particulier dans les vignes ?

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Thiébault Huber - C'est toujours le cas. Pour le vigneron, c'est déjà l'aboutissement d'une année de travail. Et puis c'est aussi un moment convivial où on a toute l'équipe. Donc, même si on doit être sérieux sur le travail, sur la récolte qui rentre pour après la vinifier au mieux, il y a aussi l'équipe à animer. Aujourd'hui, il faut l'animer. Il faut que les gens soient bien pour qu'ils puissent revenir.

On a envie évidemment de savoir comment elle se présente. Cette récolte. Justement, vous êtes plutôt confiant ?

J'ai le sourire. On a quand même subi des aléas climatiques très réguliers ces dix dernières années. L'année dernière, on a déjà fait une belle récolte. On sent et il semblerait qu'on en a une deuxième puisque là, c'est quand même très très bien parti. On a eu le temps qu'il fallait au mois d'août, on a suffisamment d'eau. Même si on a un peu d'inquiétude quant à la météo de ce lundi matin qui est un peu fraîche. Mais on le sait, ça devrait s'arranger.

La fraîcheur, ça peut ternir cette récolte ?

Les trois semaines de récolte des raisins sont déterminantes. Donc il est vraiment important qu'on ait de la chaleur et de la lumière. C'est ce qui va faire mûrir les raisins et ensuite, c'est un beau delta de température entre la nuit et le jour. Ça, c'est le secret des pinots noirs et de chardonnay de Bourgogne.

Vous diriez qu'aujourd'hui, la principale préoccupation d'un viticulteur, justement, c'est de savoir quel temps il va faire ?

Alors en ce moment, je pense que tous les vignerons sont quatre fois par jour sur la météo, il semblerait quand même que les températures vont remonter. C'est très bien, comme le disait un de vos auditeurs tout à l'heure, quand on vendange à 40 degrés, ce n'est pas non plus très agréable. Donc il faut qu'on adapte les horaires dans ces cas là. Donc là, a priori, on devrait être à 24-25 °C, donc c'est plutôt agréable.

Avec ce dérèglement climatique, comment on adapte le modèle économique, le modèle de production ?

On a deux challenges par rapport à ce changement climatique. C'est effectivement déjà un côté technique. Faire des recherches sur des porte-greffes, sur des variétés de pinot et de chardonnay qui sont un peu plus tardive mais pas trop précoce, qui supportent ces sécheresses, ces grandes périodes de fortes chaleurs. Donc ça, c'est le côté technique. Et puis après, on a aussi l'adaptation pour nos salariés. Donc comme on travaille plutôt le matin, on fait des journées continues, on s'arrête à 14h pour pas travailler aux heures chaudes, et cetera.

C'est compliqué de recruter. Pourquoi c'est si difficile ?

C'est difficile parce qu'aujourd'hui on vendange de plus en plus tôt. Les rentrées universitaires sont elles aussi beaucoup, beaucoup avancées par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a une vingtaine d'années. Donc on a moins d'offres de gens disponibles à cette période là, début septembre pour les vendanges. Et puis il y a une tension sur l'emploi bien évidemment pour tout le monde et nous les premiers. Et forcément, les métiers agricoles où on est le dos cassé toute la journée, c'est pas forcément ce que les gens aiment faire tout de suite.

C'est un travail dur, C'est un travail physique qui demande d'avoir des aptitudes ou simplement de la volonté ?

Des aptitudes, non. Le métier de vendangeur, c'est vite appris, après, c'est un peu de résistance. Et puis c'est aimer travailler en commun parce qu'on a des équipes de 20, de 30, de 40 personnes, donc qui viennent de partout. Mais ça, ça peut être très enrichissant.

Vos meilleurs souvenirs de vendangeur, ils remontent à combien de temps ?

Moi, je suis né dedans, mais j'ai souvenir que les porteurs me mettaient dans les caisses pour pour aller sur la remorque du tracteur, on me prenait sur le tracteur. Moi, ça, c'est mes premiers souvenirs. Mais maintenant, je vais faire ma 30ᵉ récolte sur le domaine. J'ai des gens, des vignerons et des vendangeurs qui viennent depuis 20 ans chez moi. Oui, ils ont créé des liens d'amitié ensemble. J'ai un noyau dur d'une quinzaine de personnes qui est super content de se retrouver tous les ans. Et c'est plutôt un peu la fête aussi le soir et c'est pour ça qu'ils reviennent d'ailleurs.

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