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Inflation et sobriété énergétique, un budget "prudent" pour la région Bourgogne-Franche-Comté en 2023

Quel budget pour la région Bourgogne-Franche-Comté en 2023, dans un contexte d'inflation et de flambée des prix de l'énergie ? Mercredi 14 décembre 2022, la présidente, Marie-Guite Dufay, a présenté les grandes lignes de ce "budget prudent" fabriqué en plein "brouillard".

Marie-Guite Dufay a présenté les orientations budgétaires pour 2023 (photo d'illustration) Marie-Guite Dufay a présenté les orientations budgétaires pour 2023 (photo d'illustration)
Marie-Guite Dufay a présenté les orientations budgétaires pour 2023 (photo d'illustration) © Maxppp - PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

Inflation, hausse des prix de l'énergie... comme les entreprises et les particuliers, les collectivités n'échappent pas aux difficultés économiques du moment. C'est le cas pour la région Bourgogne-Franche-Comté, dont le débat d'orientation budgétaire pour 2023 aura lieu jeudi 15 décembre 2022, à Chalon-sur-Saône. La veille, la présidente, Marie-Guite Dufay, a présenté à la presse les grandes lignes du budget, qui devrait être de 1,7 milliards d'euros pour 2023 - contre 1,8 milliards d'euros en 2022. Un budget placé sous le signe de "la prudence".

Une "explosion des dépenses"

Au regard de la conjoncture économique, Marie-Guite Dufay évoque d'emblée "un brouillard", "un flou" pour la construction d'un budget "à l'aveugle" - qui doit être voté les 25 et 26  janvier 2023 et qui sera sans doute amené à être revu en juin prochain. La présidente parle d'une "explosion des dépenses", face à "des recettes qui ne sont pas suffisantes". Dans le détail, les dépenses liées à l'inflation vont augmenter de 109 millions d'euros, alors que les recettes n'augmenteront "que" de 17 millions d'euros, soit 92 millions d'euros à combler.

Les dépenses augmentent, explique-t-elle, à cause de la hausse des coûts de l'énergie. Cela se répercute par exemple pour le chauffage dans les lycées, pour le transport scolaire et les bus inter-urbains, et pour les TER, qui roulent à l'électricité. En plus de l'inflation, il faut ajouter par exemple l'augmentation du coût de la dette pour la région (environ 25 millions d'euros supplémentaires, avec la hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne) et la hausse du point d'indice pour les fonctionnaires (environ six millions d'euros supplémentaires en 2023).

Dans le sens inverse, les recettes n'augmentent pas aussi vite. Si la TVA va rapporter 30 millions d'euros supplémentaires ("grâce" à l'inflation et la hausse des prix), ce ne sera pas le cas de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, perçue notamment sur la vente des véhicules, moins 6 millions d'euros), ni des revenus tirés de la carte grise (même si la fin de la gratuité pour les véhicules hybrides permettra de compenser).

Davantage de sobriété énergétique dans le fonctionnement de la région

En 2023, la région BFC prévoit d'investir à hauteur de 600 millions d'euros. Un rythme d'investissement "qui ne va pas aussi vite que les années précédentes". Au regard du contexte, les investissements n'iront d'ailleurs que sur des projets en faveur de la "transition écologique" et "des solidarités", annonce Marie-Guite Dufay. Jusqu'au moins de juin 2023, il n'y aura pas d'autres investissements "que ce qui a déjà été engagé", précise la présidente.

La présidente de la région promet également d'adopter dans les mois à venir un fonctionnement plus vertueux sur le plan écologique. Ainsi, un "système de compactage des bâtiments ouverts aux salariés" sera expérimenté à partir du mois de janvier 2023. "Près de 70% des locaux ne sont pas utilisés pendant les vacances", et "52% des agents ne sont pas présents physiquement le vendredi", entre autres du fait de l'augmentation du télétravail, détaille Marie-Guite Dufay. "Il faut que les agents viennent tous au même endroit". Conséquence, en janvier, des agents "en présentiel" seront regroupés, permettant de fermer les locaux du 16, Boulevard de la Trémouille, à Dijon, et le bâtiment Lafayette, à Besançon.

Des interrogations sur l'ouverture à la concurrence pour les TER ?

Jusqu'à fin 2025, la région Bourgogne-Franche-Comté est liée à la SNCF par une convention, pour la circulation des TER. En 2022, la région avait voté l'ouverture à la concurrence pour les TER. Marie-Guite Dufay annonce que l'objectif 2026 qui était fixé est remplacé par l'horizon 2027, notamment pour des questions d'organisation technique sur la maintenance des trains.

Des trains qui coûtent chers, trop cher, regrette la présidente. Aujourd'hui, la convention qui lie la région BFC et la SNCF représente l'un des grands postes de dépenses (22% du budget annuel). Pour Marie-Guite Dufay, "on ne peut pas pas continuer comme ça". La présidente de la région place beaucoup d'attentes dans les négociations entre le gouvernement et la SNCF pour alléger le coût pour les régions.

En parallèle, Marie-Guite Dufay évoque "une renégociation de la convention à opérer avec la SNCF, pour amoindrir les charges". Nouvelle convention avec la SNCF, au détriment de l'ouverture à la concurrence prévue ? "Tout est lié, précise la présidente de région, si on renégocie la convention, on renégociera les conditions d'entrée dans la concurrence, mais là nous sommes dans des hypothèses".

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